Si tu es sur Gruiii, c’est que la saveur vanille ne te suffit pas. Et tu as peut-être maintenant envie d’y saupoudrer du piment BDSM.
Qu’est-ce que le BDSM
BDSM, pour « bondage et discipline, domination et soumission, sadomasochisme ».
Ces mots donnent une idée de ces pratiques sexuelles et des fantasmes associés : la contrainte physique et psychologique, un rapport dominant-dominé et un lien étroit entre plaisir et souffrance en référence au Divin Marquis, Donatien Alphonse François de Sade, et à son pendant, le sulfureux écrivain du xixe siècle, Leopold von Sacher-Masoch.
Le terme « BDSM » est depuis quelque temps préféré à celui de « SM », trop restrictif, pour mieux représenter la diversité des pratiques d’un jeu de pouvoir : bondage/discipline (BD), domination et soumission (D/s) et sadomasochisme (SM).
Quasi emblématique du BDSM, le bondage consiste à rendre un corps captif avec tout accessoire ou moyen de contrainte (menottes, chaîne…), mais ce n’est pas obligatoirement une pratique sexuelle.
La discipline cherche à contraindre psychologiquement le dominé en lui imposant des règles, en lui infligeant des punitions physiques (fessée) ou psychologiques (humiliation) ou en contrôlant ses mouvements ou ses comportements (menottage, enveloppement dans un matériau extensible…).
La pratique de domination/soumission met en place un jeu de rôle entre une personne qui souhaite être dominée dans un but érotique et sexuel (le soumis), par une ou plusieurs autres personnes (le dominant, la dominatrice – ou maîtresse). Les rôles sont échangeables si on le souhaite et le jeu se pratique aussi à distance. S’il y a relation physique, elle peut être très intense et déboucher sur des pratiques sadomasochistes.
Le sadomasochisme fait interagir une personne pour qui infliger une douleur ou humilier est source de plaisir (le maître ou la maîtresse) et une autre qui apprécie de subir ce type de souffrance (l’esclave).
La première condition incontournable quand on adopte l’une ou l’autre de ces pratiques est le consentement de tous les participants : tout doit être discuté et accepté au préalable et chacun peut y mettre fin à tout moment.
Pourquoi pratiquer le BDSM
En tant que gruiiitos distingué, tu pratiques sûrement déjà le BDSM.
Non ? Je t’assure que si. Ne me dis pas que tu n’as jamais baisé ta douce ou ton homme menotté(e) aux montants du lit. Que tu ne t’es jamais laissé bander les yeux… avec le reste.
C’est le début, un BDSM soft.
Souviens-toi de tes sensations… Tu commences à comprendre ce qui pousse à se lancer ? Tu ne vois rien, tu ne peux pas agir, tu es à la merci de l’autre.
Viens alors l’attente et ce mystère qui t’entoure fait monter ton excitation… Puis tu le sens te mordre le cou, puis tu la sens suçoter tes tétons, puis plus rien…, puis ses lèvres sur ta chatte, puis sa langue autour de ton gland…
Tu es entièrement offert(e) à ces sensations enivrantes.
Ensuite, une fessée, caresse un peu énergique. Pourquoi ? En hommage à ton joli petit cul ou pour assouvir un fantasme ancien.
Le pressenti
Tout ce que tu auras pressenti ou expérimenté est attesté par la science. Des chercheurs de l’université d’Anvers ont étudié la production d’hormones dans le sang d’adeptes du BDSM. Chez les soumis, ils ont noté la présence d’hormones du stress et du plaisir. Cette réaction positive au stress s’apparente à celle des coureurs, le runner’s high, un sentiment de bien-être dû à la libération d’un flot d’endorphines après un effort prolongé.
Quelles que soient tes pratiques BDSM, elles parlent à ton côté animal. Elles décadenassent tes inhibitions, tu te laisses aller à tes instincts et tu savoures les transgressions auxquelles tu t’adonnes. Selon ton rôle, tu es face à ta vulnérabilité ou à ta puissance ; ta jouissance provient du contrôle que tu exerces ou de ta perte de contrôle. Le cadre est propice au lâcher-prise, à l’abandon. C’est un plaisir corporel, mais aussi cérébral. La dimension psychologique est d’ailleurs si prégnante que tu n’as pas toujours besoin d’aller jusqu’au rapport sexuel.
En explorant tous les deux ces contrées inconnues, effrayantes et attirantes à la fois, ton couple s’en trouvera consolidé. Car, comme pour le libertinage en général, pratiquer le BDSM nécessite dialogue, écoute et attention à l’autre et une extrême générosité, qualités à la base d’une relation réussie.
Où pratiquer le BDSM
D’abord, tout simplement chez toi, avec ton partenaire. Vous décidez ensemble ce que vous allez expérimenter.
Si vous devenez des passionnés, vous aurez vite envie d’avoir un coin spécialement dédié à vos jeux et vous aménagerez votre donjon particulier.
Vous aurez envie d’en vouloir plus. Comment faire pour découvrir d’autres jeux et en tirer en sécurité le meilleur bénéfice pour chacun, voire pratiquer avec d’autres ?
Le champ des possibles est vaste pour rencontrer des initiateurs et des adeptes, trouver réponse à toutes vos questions et stimuler vos envies. En cela, les réseaux sociaux et Internet sont vos alliés.
- Adhérer à une association, ouverte aux curieux, aux débutants et à tous les passionnés, qui offre un milieu sain et stable pour appréhender ce monde en toute sécurité.
- Participer à des « munchs ». (Un munch est une réunion publique et gratuite de personnes passionnées par le BDSM ; son but est la discussion, l’échange de points de vue, d’expériences, ce n’est pas un lieu de drague. Si vous souhaitez passer à la pratique après une réunion, il faut participer à un « munch & play ».)
- S’inscrire sur un site de rencontre (Gruiii.com, par exemple) pour trouver des partenaires.
- Fréquenter des clubs spécialisés.
- Naviguer et échanger sur des plateformes et des sites spécialisés.
- Participer à des stages de découverte (payants).
- Organiser vos propres événements privés.
Comment pratiquer le BDSM
Comme pour tous les jeux sexuels, plus on pratique, mieux c’est. Souviens-toi de ton premier coup, ce n’était sûrement pas le meilleur. Une scène de domination satisfaisante, par exemple, ne se réalisera pas en un jour, il faut s’habituer pour s’y sentir de plus en plus à l’aise.
Les jeux BDSM demandent une certaine préparation, matérielle, bien sûr, mais aussi une mise en condition psychique, puisque comme nous l’avons vu, le psychologique y tient une place primordiale.
Commencez doucement, laissez monter l’attente et l’excitation. Le désir grandira et vous vous montrerez de plus en plus audacieux. Ainsi, chaque expérience sera différente, car vous oserez toujours plus.
Le sac de voyage (toy-bag)
Tu peux te lancer dans le BDSM avec quelques bricoles trouvées chez toi (une chute de tissu en guise de bandeau, une cravate pour lier les poignets). Mais en goûtant de plus en plus la chose, tu voudras t’équiper de nouveaux jouets et constituer ton toy-bag personnel, à emporter et utiliser lors de tes rencontres en munch & play. C’est alors que tu apprécieras le large choix offert par les sex-shops. N’hésite pas à demander conseil pour éviter des déconvenues ou, pire, des accidents.
Selon tes/vos goûts et vos/envies : menottes, ruban adhésif, cordes (attention, il est recommandé d’apprendre à les utiliser), masque de soie rembourré ou non, sangles de contrainte, martinet, fouet, cravache, colliers érotiques…
D’autres accessoires sont plus encombrants et plus délicats à employer ; ils seront plutôt à disposition dans un donjon, une fois que vous serez devenus des avertis de la pratique : barre d’écartement, croix de Saint-André, joug emprisonnant la tête et les mains, cheval d’arçon avec des attaches pour les poignets et les chevilles, balancelle avec quatre points d’attache pour chacun des membres ou table de gynécologie.
Le Dress-Code BDSM
Il est évident que la tenue BDSM est très importante. Elle va être représentative de vos envies et de votre position de Maître ou de soumis(e). Nous devinerons tout de suite qu’une femme habillée en soubrette est plutôt soumise. Le niveau de dureté du Maître ou de la Maîtresse peut aussi être visible à sa tenue.
La matière
Souvent en Latex, Vinyle, cuir ou wetlook. Selon vos envies ou celles de votre Maître(sse).
La couleur
Ici pas beaucoup de surprise, la tenue BDSM sera sur une base noire qui peut être accompagnée de rouge.
Les bijoux
Bien sûr, nous allons commencer par le collier que la soumise ou le soumis doit porter pour montrer sa position et son appartenance. Il sera toujours la propriété du Maître(sse) et cas de départ du soumis(e).
Imaginez le plaisir de porter en public le collier de soumis(e) que vous a offert votre Maître(sse). Il ne faut pas oublier les autres bijoux comme le Rosebud, la ceinture de chasteté et autre bague, etc.
Les pratiques
Il ne s’agit pas que d’utiliser tous ses jouets. La mise en scène et l’interprétation d’un rôle favorisent le lâcher-prise et l’abandon. Il existe des rôles classiques comme ceux de dominant/soumis, ou ceux de figures autoritaires telles que professeur/étudiant, policier/suspect ou adulte/enfant.
D’autres rôles se tournent vers la servitude domestique qui peut devenir sexuelle, la chasteté forcée, l’humiliation érotique ou verbale, la soumission fétichiste, la déshumanisation ou l’objectification… Certaines relations sont sexuelles, d’autres, totalement chastes.
Maître(sse), soumis(e) ou switch ?
Tout le monde peut pratiquer le BDSM. Si, longtemps, les hommes ont été les références en la matière, désormais les femmes se montrent intéressées et les plus curieuses. Les jeunes semblent aussi de plus en plus apprécier ces pratiques ; on y voit certainement une influence des réseaux sociaux qui laissent entrer dans les donjons autrefois privatifs, de YouPorn ou d’une certaine littérature.
Les rôles explorent différents scénarios :
- la prise de contrôle dans la relation, tu es alors dominant(e), maître(sse), sadique ;
- l’attribution du contrôle au dominant, tu deviens soumis(e), esclave, masochiste ;
- les besoins simultanés de domination et de soumission ; on t’appelle switch*, sadomasochiste ;
- aucun rapport de pouvoir, si tu es kinkster**, fétichiste ou incertain.
Les profils des pratiquants étant variés, les rôles à jouer l’étant tout autant et les scénarios n’étant pas figés, tu choisiras celui que tu as envie de jouer au moment où tu joues, dès l’instant que tu restes en harmonie avec toi-même et en accord avec ton(ta) partenaire.
Il est aussi intéressant de savoir que tu peux pratiquer le BDSM en solo et d’y trouver du plaisir. Nombreux sont les adeptes éclairés qui ont commencé en solitaire, au même titre que la masturbation. Seras-tu de ceux-là ?
Toi, tu revêtiras ta plus somptueuse tenue féminine en n’oubliant pas de cacher dans ta petite culotte de dentelle tes couilles entourées d’un ballstretcher en acier. Cette tension est si douloureusement délicieuse…
Quant à toi, un œuf vibrant introduit délicatement au fond de ton vagin te tiendra une compagnie bien agréable tout au long de ta journée. Oseras-tu en actionner la télécommande durant cette réunion interminable ? Sauras-tu garder un visage lisse devant tes collègues alors que ton clitoris est secoué par des ondes irrésistibles ? Pourras-tu étouffer dans ton foulard le gémissement de jouissance que tu sens monter en toi ? Jouir sans pouvoir l’exprimer, quelle exquise torture !
*Switch : qui peut se sentir dominant(e)/sadique ou soumis(e)/masochiste en fonction de son partenaire, du contexte ou de son humeur, etc.
**Kinkster : qui a des préférences sexuelles ou un comportement sexuel inhabituels pour la société.
Comment vivre avec tes pratiques BDSM
Tout dépendra de ce que tu auras décidé : quel temps veux-tu y consacrer et donc quelle part vas-tu lui donner dans ta vie ? Que préfères-tu : le côté physique ou le côté cérébral ?
Tu devras bien réfléchir à ce que tu recherches, en fonction de ton ressenti, de tes rencontres et de tes expériences.
Vas-tu te contenter de rencontres de cinq à sept, une fois par mois, puis retrouver ta routine quotidienne ou bien accepteras-tu de laisser le BDSM bouleverser complètement ta vie ?
Certaines relations SM amènent l’esclave à s’offrir corps et âme à son(sa) maître(sse), en lui confiant même tous ses biens matériels, sans retour en arrière possible. Selon leur type, les relations instaurées sont visibles et intrigantes pour la majorité vanille (collier, tatouage…).
N’oublie pas que, dans la plupart des cas, tu vis dans un monde vanille, avec des relations familiales et amicales vanille. Si tu plonges complètement dans le monde BDSM, tu te déconnecteras plus ou moins d’eux. En effet, tu vivras des chocs émotionnels fulgurants, qui te bouleverseront et te changeront en profondeur et qu’aucun être vanille ne comprendra ni ne partagera. Ton comportement se modifiera sûrement, entraînant des remarques plus ou moins indiscrètes. Tu auras l’impression de ne plus vivre sur la même planète.
Et, plus prosaïquement, pense à ton organisation si tu as des enfants encore à charge, quel que soit leur âge, à tes réponses à leurs inévitables questions devant ton changement de style vestimentaire.
Les accros qui ont décidé de vivre leur passion en 24/7 (vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept) ne le regrettent pas. Ils soulignent la force mentale nécessaire pour vivre en conformité avec leur choix et ne pas retomber dans le monde vanille. Mais ils évoquent aussi leur bonheur de s’être trouvés et d’être enfin eux-mêmes et leur sentiment d’accomplissement.
BDSM et sécurité
Les pratiques BDSM sont infinies, car elles ne sont limitées que par l’imagination de ses pratiquants. C’est pour cette raison qu’elles peuvent présenter des risques pour leur santé et leur sécurité.
La précaution de base est de ne pratiquer qu’entre personnes expérimentées, conscientes et averties des dangers. La confiance réciproque est indispensable.
Le consentement
Un gruiiitos pratique le sexe entre adultes consentants. Cette règle incontournable est encore plus de mise dans les relations BDSM, au point qu’elle donne lieu avant tout passage à l’acte, à un accord formel, tacite ou écrit, appelé contrat, conclu entre les pratiquants, qui stipule clairement les relations acceptées et leurs modalités.
Le code de sécurité
Le contrat prévoit un code de sécurité, ou mot d’alerte (safeword). Dès que ce mot est prononcé – en général par le(la) dominé(e) –, l’action doit s’interrompre. Cela signifie que la personne qui l’a dit a dépassé ses capacités à supporter les contraintes qu’on lui impose. Vous aurez déterminé un code non verbale si les contraintes l’empêchent de parler.
Santé et sécurité
Un respect méticuleux des règles d’hygiène sera observé, notamment pour les accessoires « intrusifs » (aiguilles, godes…) à recouvrir d’un préservatif le cas échéant et à nettoyer après usage pour éviter toute contamination. Toute pratique risquant de blesser doit être effectuée avec de grandes précautions (cire chaude, cordes…).
De même, avant une activité un peu « dure », le(la) dominant(e) doit vérifier les éventuelles contre-indications médicales (insuffisance cardiaque ou respiratoire…).
Après la séance (aftercare)
Une séance BDMS provoque un maelström de sensations, pour le dominé en particulier, qu’elles soient physiques ou psychiques. Pour le bien-être et l’équilibre des deux, elle doit se clore en douceur avec de la tendresse, de l’attention physique et un dialogue pour revenir sur ce qui s’est passé entre eux, ce qui a plu et ce qui a été moins apprécié.
Ce temps se situe à la fin de la séance, mais le retentissement de cette expérience peut durer des heures, voire des jours, pour les partenaires.
À vous, gruiiitos ! Avez-vous essayé les pratiques BDSM ? Les avez-vous approuvées et adoptées ? Dites-nous.